Le retour des Dr. Germaine !
La
série « Dr. Germaine », ce sont 390 tomes parus à ce jour
Les
premiers chapitres en avant-première du tome 391 !
*
Attention, cette histoire comporte un certain nombre de « private jokes ».
Pour mieux apprécier cette histoire, intégrez notre groupe d’amis ainsi que le
groupe Dr. Germaine *
LES
PERSONNAGES :
Les Dr. Germaine :
Florent :
Contrairement à ce qui était annoncé pour les épisodes précédents, il
semblerait que son bref parcours de première année de lettres modernes ne lui
ait pas permis d’apprendre à lire le grec. Ce fait est avéré lors de l’épisode
356 : « Mission Platon ». Lorsque
Platon lui demande « Lisez vous le grec ? », Florent répond par
la négative et plonge le reste du groupe dans l’embarras. Florent est cependant
compétent sur la question des « impératrices byzantines du IVème
siècle au VIIIème siècle » (mention très bien). Il ne
parviendra pas à sauver le reste du groupe de l’emprisonnement à vie par Basile
II Bulgarochtone (tueur de bulgares), lors du tome 378 « L’empereur fou » n’étant pas
spécialiste des empereurs byzantins.
Pierre :
Pierre est un jeune alcoolique dépressif hypocondriaque adopté par le reste du
groupe au cours de la première année d’histoire de l’art et archéologie. Pierre
est un courageux compagnon sur lequel le groupe peut compter (au moins lors des
épisodes 59 et 123, pour les autres faut voir…). Pierre est champion olympique de
« composition de chanson en ré – la – mi » avec 5 chansons composées
en 1 minute et 3 secondes.
Bélinor : Bélinor
est un descendant direct du Christ et du Chef Viking Eric le Rouge. Renié par
Dieu dans le tome 347, il est désormais privé de ses facultés divines. Sa
présence reste cependant indispensable, tant ses capacités de survie sont
grandes. Il est en quelque sorte le porte bonheur du groupe, qu’il sauve à maintes reprises. Citons
les tomes 4 (« Voyage mortel
dans les abysses », spécialiste de l’océan, il permettra aux Dr.
Germaine de revenir vivants de leur expédition sous-marine en communiquant avec
le baleineau renégat) et 12 (« Randonnée
mortelle sur le Vésuve », dans lequel Bélinor permet au groupe de
survivre un mois avec dix cacahouètes). Le caractère aventureux de Bélinor
entraîne bien souvent les Dr. Germaine dans les situations les plus
extrêmes.
Yann :
C'est le doyen du groupe. Il a 29 ans. Décédé dans le tome 353, il est
ressuscité suite à la pression populaire et aux lettres de menaces de mort
envoyées à l’auteur de la série Dr.
Germaine. Il est désormais président de la FFFT (fédération française de football
de table) mais participe quant il le peut aux
aventures du groupe.
Simon Warrior :
Chanteur du groupe, il prend part aux aventures des Dr. Germaine lorsque ses
soirées privées et ses matchs de football (Simon est inscrit au centre de
formation de Saint-Etienne) le lui permettent. Il semble être désormais un peu
plus disponible qu’auparavant pour parcourir le monde.
Florian :
Il est le nouveau batteur des Dr. Germaine. Educateur de choc, il sauve les Dr.
Germaine d’une horde de collégiens enragés dans le tome 382 (« Les Dr. Germaine en colonie »). Il
n’apparaît pas dans cette aventure, étant actuellement en tournée avec The
Police en Italie.
Autres personnages
récurrents :
Kévin :
Meilleur
ami de Pierre, Kévin apparaît à plusieurs reprises dans les aventures des Dr.
Germaine. Il semble que les ancêtres de Pierre et de Kévin se soient toujours
bourrés la gueule ensemble (le plus ancien exemple attesté lors des 391
épisodes est celui du Pharaon Eon Esgoubis IV et du scribe Kévinnis).
Jean : Jean
est un historien roux. Il est le chef de l’agence d’enquêtes
spatio-temporelles. En bon amateur de sources écrites, il est chargé de rédiger
le dossier historique de l’époque visitée par les Dr. Germaine afin de leur
préparer le terrain. Son principal défaut est d’aimer le ska.
Chapitre
1 : Le mystérieux client
DRING !
DRIING !! DRIIING !!!
La
sonnerie du téléphone résonnait dans la petite salle. Quatre garçons, enroulés
dans des duvets, semblaient dormir profondément.
DRIIIING !!!!
DRIIIIING !!!!! DRIIIIING !!!!!!
« Gnnnnn…
Qu’est ce que… » murmura l’un d’eux, brutalement tiré de son sommeil,
tout en rampant vers le téléphone.
- Association Dr. Germaine,
musique rock et enquêtes temporelles… bonjour………..
Un
homme à l’accent anglais répondit.
-
Oui bonjour ! Je serai bref. J’ai eu vent de la qualité de vos services
et j’ai une mission à vous confier. Il me faut cependant insister sur sa grande
complexité. Inutile de préciser que vous serez très fortement récompensés.
-
Je vous écoute.
-
Non. Je préfère ne pas en parler au téléphone et vous dévoiler mon identité en
tête à tête. Que dîtes vous d’un rendez -vous ?
-
C’est d’accord, le client est roi.
-
Parfait ! Êtes-vous disponibles dès ce soir ?
-
Nous ferons en sorte de l’être monsieur.
-
Très bien. J’enverrai mon chauffeur pour venir vous chercher à 18h00 précise. Il
vous emmènera jusqu’à ma maison de campagne. Nous y serons plus à l’aise pour
discuter.
- A ce soir donc.
Pierre, car c’était lui, raccrocha, rampa vers son duvet et se rendormit aussitôt.
*****
La
pendule sonnait 14h lorsque Simon, Bélinor, Florent et Pierre se levèrent avec
difficulté. Tous s’installèrent autour de la table pour dévorer leur petit
déjeuner. Florent fut le premier à prendre la parole.
-
Quel concert hier soir ! Le petit groupe qui assurait notre première
partie était plutôt sympa. C’est quoi leur nom déjà ?
-
MmmghLedchgge Dchhepline… répondit Bélinor.
-
Quoi ?
Bélinor avala sa bouchée de pain au chocolat.
-
Led Zeppelin.
-
Ouais voila c’est bien ça… Sympa leur musique.
-
Dîtes, interrompit Pierre, j’ai eu un coup de téléphone tout à l’heure.
-
Un client ? demanda Simon.
-
Oui.
-
Qui était-ce ?
-
A vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée… Il ne m’a pas donné son nom. Son
chauffeur vient nous chercher et nous verrons notre client en tête à tête dès
ce soir. En revanche, je suis certain qu’il s’agissait d’un anglais.
-
Un client anglais ? s’exclama Florent. Notre renommée a enfin franchi les frontières !!! De plus, il
ne donne pas son nom ! Cette affaire nécessite probablement la plus grande
discrétion. Tout cela s’annonce bien excitant !
Simon
prit la parole.
-
Je ne voudrais pas jouer les rabat-joies, mais n’est ce pas un peu dangereux
d’accepter de traiter avec un inconnu ? Et si cette invitation était un
piège ?
-
Allons allons… répliqua Pierre en souriant, Qui pourrait bien nous vouloir du
mal ?
-
Eh bien… Martine Bartin (voir le tome 346, La
manière rocaille, dans lequel les Dr. Germaine provoquent un cataclysme
artistique sans précédent avec l’élévation de l’abstraction au rang d’art
officiel de la cour de Louis XV), Diego Martinez (voir le tome 34, L’homme qui souhaitait
devenir pâtissier, dans lequel Pierre décide soudainement de devenir
pâtissier. Il devient très vite une superstar de la cuisine et provoque la
faillite de l’ex plus grand pâtissier du monde, Diego Martinez. Pierre
abandonnera cependant cette passion à partir du tome 35 pour se concentrer sur
sa Licence 1 de géographie), l’empereur ZAX (voir le tome 99, ZAX, dans lequel les Dr. Germaine font par
mégarde exploser la planète natale de l’empereur de l’univers, ZAX, créature
humano-insectoïde née de l’union d’un père anglais et d’une cyberblatte femelle
de la planète Zetrön XII)… On pourrait également penser à…
- STOP !!!! interrompit Pierre, CA
SUFFIT !!! Nous prendrons nos précautions, voila tout. De toute manière,
nous n’avons pas le choix. Il n’y a plus le moindre euro dans les caisses. Nos
derniers millions ont été dépensés par Bélinor hier.
Florent et Simon se retournèrent
en direction de Bélinor qui, nerveux, protesta vivement.
- Il ne s’agissait que de quelques cd de métal…
- Et la fusée ? demanda Pierre.
- Elle était en promotion ! De plus, elle
est entièrement recouverte d’une toile de GORE-TEX©, ce qui justifie le prix.
Elle protège du froid et de l’humidité et je pourrai aller faire ma randonnée
sur Titan en toute sécurité désormais. Il fait -179° là-bas…!
-
Ouais ouais… Toujours est-il que les comptes sont tous à sec… grommela Pierre.
On ne peut pas se permettre de refuser cette mission.
-
Ok. Alors on a plus qu’a attendre le rendez-vous de ce soir, soupira Simon.
*****
La
pendule indiquait 18h précises lorsqu’un bruit de moteur retint l’attention des
quatre amis. Bélinor courut à la fenêtre.
- Woaw ! Regardez moi
ça !
Pierre,
Florent et Simon s’approchèrent. Une somptueuse limousine de couleur blanche,
aux vitres teintées, était stationnée devant la porte de leur appartement. La sonnette
de la porte d’entrée retentit. Un homme vêtu d’un costume bleu marine les
attendait sur le palier.
-
Bonjour Messieurs, êtes-vous prêts ?
-
Parfaitement prêts !
- A la bonne heure ! Si
vous voulez bien me suivre…
Les
quatre Dr. Germaine montèrent à l’arrière de la voiture et s’installèrent sur
les (très confortables) sièges en cuir. Le véhicule démarra, emportant les
quatre amis vers une nouvelle aventure extraordinaire.
*****
Une
demi-heure de trajet s’était écoulée lorsque Simon prit la parole.
-
Dîtes chauffeur ! Cela va faire trois fois que nous passons devant le bar
« La Gargouille ». Qu’est ce que cela signifie ?
- Ne vous inquiétez pas. Je
m’assure tout simplement que nous ne sommes pas suivis. Mon maître souhaite que
ses rendez-vous restent secrets. Nous allons pouvoir quitter le centre ville de
Nantes et nous diriger vers la maison de mon maître, je n’ai rien remarqué de
particulier.
Deux
heures s’écoulèrent. Le soleil se couchait et la voiture filait sur une route
de campagne. Les Dr. Germaine commençaient à s’impatienter.
-
C’est long… soupira Florent.
-
Si notre client vit à l’écart du monde, il est logique que le trajet soit long,
répondit Pierre. Prend ton mal en patience, je suis sûr que nous ne sommes plus
très loin de notre destination !
Le chauffeur prit la parole quelques minutes plus tard.
-
Messieurs, nous arrivons.
-
Enfin ! s’exclama Florent.
-
Je te l’avais bien dis, répliqua Pierre.
La voiture ralentit devant deux larges portes en fer
forgé hérissées de pointes, qui s’ouvrirent automatiquement à son approche. Il
faisait désormais nuit noire. Le véhicule s’engagea
sur un petit chemin bordé d’arbres, au bout duquel apparaissait une
demeure aux dimensions impressionnantes.
- Oh
regardez ! Cette maison est magnifique ! s’écria Pierre.
- Eh bien ! s’exclama Simon, notre hôte vit dans une
forteresse cachée au beau milieu d’une forêt !
La voiture s’arrêta devant l’escalier monumental qui menait
à la porte d’entrée. Les Dr. Germaine sortirent du véhicule.
-
Ahhhhhh ! soupira Florent, ça fait du bien de se dégourdir un peu les
jambes !!!
-
Suivez-moi, dit le chauffeur, nous allons entrer dans la maison.
Les Dr. Germaine suivirent le
chauffeur et entrèrent dans la demeure. Le hall d’entrée était
gigantesque et somptueusement décoré. D’innombrables lustres dorés éclairaient
la pièce. Le petit groupe traversa de nombreuses pièces : la salle à
manger, une vaste bibliothèque, la salle de jeux… Le chauffeur s’arrêta, enfin,
devant une porte et les salua.
- Mon
maître vous attend dans la salle de réception n°4. Au revoir.
Bélinor,
Florent, Pierre et Simon entrèrent dans la petite salle, éclairée par un feu de
cheminée. Devant ce dernier était assis un homme occupé à tricoter… une immonde
chaussette jaune et rose. L’homme se leva et vint à leur rencontre.
-
Soyez les bienvenus dans ma demeure !
Les Dr. Germaine manquèrent
tomber à la renverse : Paul McCartney leur faisait face.
-
Puis-je avoir un autographe monsieur McCartney ? demanda timidement
Florent.
-
Moi aussi ! Moi aussi !
-
Et moi !
-
C’est qui ? chuchota Bélinor.
-
Bien sûr, bien sûr… Cependant, puisque nous parlons de Paul McCartney, je me
dois de vous révéler le but de votre visite. Je vous en prie, asseyez-vous.
Quatre chaises avaient été installées à leur attention
autour du fauteuil de leur client. Pierre, Bélinor, Simon et Florent
s’installèrent confortablement et Paul McCartney prit la parole.
-
Voyez-vous, tout le problème est là. Je ne suis PAS Paul McCartney.
-
Mais…
-
Vous…
-
Comment ???
-
Mais… c’est qui ? chuchota Bélinor.
- C’est une longue histoire. Mon
véritable nom est William Campbell. Je suis né à Edinbourg en 1943. Je suis
orphelin. Mais passons… l’histoire qui nous intéresse se déroule plus
tardivement. Elle débute un soir d’hiver 1964. Je fermais la porte de mon
magasin de tricot lorsqu’un homme vint à ma rencontre. Ce dernier se disait
manager d’un groupe au succès sans cesse croissant : les Beatles. Pour
être tout à fait honnête, je n’en avais jamais entendu parler. Il faut bien
comprendre que je ne me tenais pas au courant de l’actualité, en particulier musicale…
Cet homme m’annonça que le groupe était à la recherche de quatre sosies
destinés à jouer les doublures lors de certaines situations. Lorsque les
membres du groupe manquaient de se faire happer par la foule lors de leurs
arrivées à l’aéroport durant les tournées, ce sont les quatre sosies qui
étaient chargés de faire diversion. Pendant ce temps, les véritables Beatles
attendaient sagement dans l’avion et ne sortaient qu’après le départ des fans. Nous
remplacions également les Beatles durant les interminables séances photos et
lors de certains concerts. Heureusement, les cris couvraient totalement la
musique. Je n’ai pas à me plaindre de cette période. Tout bascula au début du
mois de novembre 1966. Suite à une session d’enregistrement houleuse dans les
studios d’Abbey Road, Paul partit au volant de son Austin Martin. Il ne revint
pas de cette promenade. Sa voiture fut violemment percutée par un véhicule qui
avait grillé le feu rouge à un carrefour. Paul décéda sur le coup et le groupe décida
de garder le secret. Imaginez les conséquences si la mort de Paul avait été
rendue publique ! Nous étions en pleine Beatlemania et les conséquences
financières auraient été dramatiques pour un groupe alors en pleine ascension. Les
Beatles me recrutèrent pour jouer le rôle de Paul à temps plein, sans quoi
j’étais licencié. Je n’avais pas le choix. Ma boutique de tricot était menacée
par la faillite et j’avais besoin d’argent. Je fus payé très cher pour garder
le secret. Le groupe arrêta les tournées pour privilégier l’enregistrement en studio. Quant à moi, je pris des cours de
basse et de composition. Je continuai la vie de Paul là où elle s’était
arrêtée, mais j’en oubliais la mienne.
Un
silence pesant avait envahit la pièce.
- Allons allons ! Vous
êtes une ROCK STAR !!! s’écria Florent.
William Campbell éclata en sanglot
-
Je n’ai jamais voulu faire de la musique et être célèbre !!!! Mon seul
rêve était de m’occuper de ma boutique et de me consacrer à ma passion :
le tricot ! J’ai gâché mon existence !!
Il se reprit.
-
Mais VOUS allez m’aider.
-
Nous ? demanda Simon, Comment cela ?
-
C’est très simple. Vous reviendrez en 1966 et empêcherez cet accident de
voiture. Paul sera sauvé et je pourrais vivre la vie que j’ai toujours désirée.
William Campbell leur tendit une enveloppe.
-
Tenez. Voici le dossier que j’ai constitué pour vous. Il contient toutes les
informations nécessaires à la réussite de votre mission. Le lieu et l’heure
précise de l’accident y sont mentionnés. Je compte sur vous pour ne pas
troubler l’équilibre temporel.
-
Ne vous inquiétez pas, répondit Florent, nous avons l’habitude et nous n’avons
jamais eu de problèmes.
-
Heu… corrigea Bélinor, et ce truc avec Louis XVI ?
-
Ce n’était pas MOI ! s’écria Florent.
William Campbell les regardait avec un air soupçonneux.
-
Quoi qu’il en soit, tempéra Simon, nous serons extrêmement prudents. Nous nous
contenterons de sauver Paul de cet accident sans nous faire remarquer.
-
Parfait ! Parfait ! répondit Campbell.
-
En revanche, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, nous aimerions être payés en avance.
-
Pour quelle raison ?
-
Eh bien. Ne soyez pas vexé, mais si nous pouvions recevoir le règlement tant
que vous êtes encore une rock star riche à millions et pas tenancier d’une
boutique en faillite…
-
Bien sûr, bien sûr… Je vous verserai la somme de 500 millions dès ce soir. Je
crois que nous nous sommes tout dit. Mon chauffeur va vous raccompagner. Bon
courage.
William Campbell reprit son tricot et les Dr. Germaine quittèrent la pièce.
Chapitre
2 : Novembre 1966
-
Non, non et non ! s’exclama Yann, qui venait de rentrer d’un match
d’exhibition de baby-foot à Los Angeles.
-
Mais Yann…
-
J’ai dis non !
-
Mais… Tu aimes bien les voyages temporels d’habitude. Tu sais bien que le
premier voyageur est toujours envoyé à une époque différente des autres car la
machine doit se calibrer avec un premier essai ! Sans cela, les autres
voyageurs ne se retrouvent pas à la bonne époque !! C’est à toi de passer
en premier dans la machine, c’est ton tour !
-
Il se trouve que je garde un très mauvais souvenir de mon dernier passage en
tant que premier voyageur. Vous savez… cette aventure chez les sultans
ottomans… (voir l’épisode 383 « Mystère
au harem »).
-
Ahahahah ! Oui !! répondit Bélinor, je me rappelle cette
mission ! Nous sommes restés un an dans le harem, nourris comme des rois
et entourés de femmes splendides !
-
Eh bien moi, j’avais été envoyé au pôle nord en l’an 200. Je suis resté un an
parmi les ours à manger du poisson matin, midi et soir.
-
Certes, certes… tempéra Florent, Mais c'est la faute de Florian ! C’est lui qui était chargé d’appuyer sur le bouton de
retour mais il ne s'en est rappelé qu’un an
après… Cette fois, j’ai pris mes précautions. C’est Jean qui sera chargé de
nous faire revenir.
-
Toujours est-il que je refuse de repartir. De toute manière, je ne suis pas
disponible cette fois-ci. Je dois être présent pour la coupe du monde de
baby-foot à Las Vegas demain.
-
Que faire… soupira Pierre, Nous devons être partis dans une heure…
-
J’ai bien une idée… répondit Simon.
Tous se retournèrent vers lui. Il s’approcha du téléphone,
décrocha le combiné et composa un numéro.
-
Oui allô Domino’s Pizzas ? Je souhaiterais passer commande d’une pizza
trois fromages s’il vous plaît.
*****
-
Je trouve que ce n’est vraiment pas correct, bougonnait Bélinor. Qui sait à
quelle époque se trouve ce pauvre livreur à présent…
-
Olalala… Jamais content ! répondit Simon. Ne t’inquiète pas pour lui, il
reviendra en même temps que nous, lorsque Jean appuiera sur le bouton de
retour !
-
A propos Jean, demanda Pierre, combien de temps as-tu
évalué pour mener à bien notre mission ?
-
Un mois tout rond.
-
Quoi ??? Mais tu nous envoies le 2 Novembre 1966, la matinée même de
l’accident ! Qu’allons-nous faire pendant tout le reste du
mois ??
-
J’ai estimé qu’un mois ne serait pas de trop pour vous permettre de réparer
toutes les catastrophes temporelles que vous aurez provoquées.
-
Tu exagères…
-
Dois-je vous rappeler que, suite à vos récents voyages, la France est toujours
une monarchie au XXIème siècle ?
-
Ouais ouais bon ok mais…
-
Bref, faites attention cette fois-ci. Tenez, voici le dossier historique.
Faites en bon usage. Et maintenant, en route ! Tous à la machine
temporelle !
Jean souleva le tableau de Kandinsky
et appuya sur le bouton dissimulé en dessous. Une portion du mur se renversa, dévoilant la machine temporelle
trônant au centre de la salle secrète. Pierre partit le premier, suivi par
Florent et Simon. Bélinor entra en dernier dans le distributeur de café. Assis
sur le tabouret, il jeta un rapide coup d’œil aux centaines de photos ramenées
de leurs voyages temporels qui tapissaient les parois intérieures de la
machine. Il se sentit aspiré vers le plafond. Jean avait appuyé sur le bouton
de départ.
*****
-
Messieurs ?
-
Est-ce que tout va bien ?
Une foule de personnes entourait les quatre amis, étendus au
beau milieu d’une place bondée de monde.
-
Gnnngl… gémit Pierre.
-
Heu… Ouais… Ouais ça va, tout va bien… souffla Florent.
-
Vous avez fait un malaise ?
-
Ouais, c’est sans doute cela…
-
Tous les quatre ? En même temps ?
-
On a dû manger un truc pas frais… En tout cas, merci de votre aide, tout va
mieux maintenant.
Simon, Florent, Pierre et Bélinor se levèrent péniblement,
sous le regard soupçonneux du groupe d’anglais qui les entourait, et
s’éloignèrent.
-
Cherchons un bar pour nous remettre de nos émotions et réfléchir au plan de cet
après-midi, suggéra Florent.
-
Je me sens mal, gémit Bélinor. J’ai comme un poids sur l’estomac…
-
Ouais enfin, c’est pas les effets du voyage temporel ça. C’est les quatre
pizzas du livreur de tout à l’heure que tu as englouties juste avant de partir.
-
Ça aurait été du gâchis de les laisser se perdre…
-
Oh les beaux vinyles ! s’exclama Pierre en apercevant la boutique d’un
disquaire. Il faut à tout prix que je profite de ce séjour pour trouver l’album
des « Magmaz Catz », un petit groupe des années 60 certes un peu obscur
mais très bon!
Les quatre amis s’arrêtèrent à un bar et s’installèrent en terrasse.
-
C’est formidable ! s’exclama Pierre qui contemplait sa pile de vinyles.
Regardez ! Un album tout neuf des « Nice Kids » !
-
Et si nous jetions un œil au dossier que nous a préparé Jean ? proposa
Simon.
-
C’est d’accord, répondit Florent, le voici.
-
Mais… c’est quoi ce truc ? « L’Irlande et la bière au XVIIIème
siècle » ??? Il nous a refilé son exposé de demain ou quoi ???
-
Bien bien bien, soupira Florent, nous nous occuperons de son renvoi dès notre
retour. En attendant, j’ai la sensation que nous allons devoir nous débrouiller
tout seuls. Tachons d’y voir plus clair avec le dossier donné par Campbell.
-
Et là… ! Le premier album des « Abricots électroniques »… Mmmm… il
me semble également que c’est aussi leur dernier…
Florent sortit le dossier de son sac et déplia le schéma
tracé par Campbell.
-
L’accident aura lieu cet après-midi à 13h34 et 12 secondes, sur une route
isolée de campagne, non loin d’ici. Une voiture noire va griller un feu rouge
et percuter violemment l’Austin Martin de Paul. D’après Campbell, une ligne de
bus nous permettra de nous y rendre facilement.
-
Mais… la question est : comment faire pour empêcher l’accident, demanda Pierre.
-
C’est simple, répondit Simon, il suffira de retarder Paul. Quelques secondes
seront suffisantes.
-
Oui, mais comment procéder, demanda Bélinor. Il faudrait réussir à le ralentir
sans nous faire remarquer.
-
Nous agirons les uns après les autres, en essayant de rester discrets, répondit
Simon. J’ai échafaudé un plan. Le premier à entrer en action sera Bélinor. Nous
savons que Paul se rendait à son domicile de Merton
Wood, non loin de Londres. Tu seras donc posté à l’entrée de la route,
muni d’un carton où sera inscrit le nom de cette ville. En clair, tu fais de
l’autostop et nous avons juste à espérer que McCartney s’arrêtera pour te
prendre. Si ce plan marche, nous aurons gagné les précieuses secondes
nécessaires à la survie de Paul. Si cette partie du plan échoue, tu nous
préviendras à l’aide d’un talkie-walkie et nous enclencherons la partie brutale
du plan. Florent et Pierre serons postés un peu plus loin, munis de haches.
-
Tu commences à me faire flipper, répondit Florent.
-
Ne vous inquiétez pas, il s’agit simplement de faire tomber un arbre au beau
milieu de la route afin de couper la circulation. Cette méthode est certes
radicale, mais cela fonctionnera très bien.
-
Je suis ok avec ton plan, mais toi, où seras tu ? demanda Bélinor.
-
Je me posterai près du feu, tout au bout de la route. Il y a un buisson à cet
endroit, je me dissimuleraisderrière. Si le plan venait à rater, je serai
posté ici pour faire s’arrêter Paul. Par tous les moyens.
-
Espérons que tout se passera pour le mieux, soupira Florent.
*****
-
Allô Bélinor ? Tout va bien de ton côté ? Il est 13h15. Paul passera
devant toi dans environ 20 minutes, tiens toi prêt. Il s’agit de ne pas le
rater ! N’oublie pas, il sera dans une Austin Martin rouge.
La voix grésillante de Bélinor lui vint en
retour par le talkie-walkie.
-
Ne t’inquiète pas ! Je reste sur mes gardes ! Et vous, comment ça se
passe de votre côté ?
-
L’arbre est sérieusement entaillé, il suffit de le pousser un peu brutalement
pour qu’il tombe sur la route. Nous sommes prêts.
A l’autre bout de la route attendait Simon, tournant en rond
autour du buisson. Les minutes s’écoulaient lentement… 15 minutes… 10 minutes…
5 minutes…
-
Pourvu que tout se passe bien… soupira Simon.
4 minutes… 3 minutes… 2 minutes…
-
Pourvu que Béli tienne bien son rôle, suppliait Florent, la tête tournée vers
le ciel.
1 minute…
Une voiture blanche s’arrêta devant
Bélinor. La portière s’ouvrit, laissant échapper une épaisse fumée. Un hippie
souriant était assis à l’intérieur, fumant deux joints.
-
Salut mec ! Monte !
-
Vous êtes Paul McCartney ? demanda Bélinor.
-
Ouais mec… ouais… carrément.
- Vous allez à Merton Wood ?
-
Ouais mec, j’y vais. Mais d’abord je dois passer en vitesse chercher des potes à
Tromsø, en Norvège.
- Ok,
pas de soucis !
Bélinor monta dans la voiture enfumée et s’installa sur le
siège avant. La voiture démarra.
-
Mais… Qu’est ce qu’il fait ? Pourquoi il n’appelle pas ?
-
Stresse pas, répondit Pierre, il doit avoir réussi. A l’heure qu’il est, il
doit être dans la voiture de Paul.
-
J’espère que tu as raison… Mais je me demande si…
Florent arrêta net sa phrase. Un bruit de moteur parvenait à
ses oreilles. La première chose qu’aperçurent Pierre et Florent fut une voiture
blanche, à l’intérieure de laquelle était assis Bélinor. Elle était talonnée de
près par l’Austin Martin de Paul McCartney.
-
Pousse l’arbre !! Vite !!! s’écria Florent.
Pierre s'appuya
sur le tronc de tout son poids. L’arbre bascula… et vint se coucher en travers
de la route quelques centimètres derrière l’auto de Paul McCartney. Florent
actionna son talkie walkie.
-
Simon ! C’est une catastrophe ! Le plan a échoué, tu dois arrêter la
voiture à tout prix ou tout est perdu !
Simon sortit de derrière le buisson
alors que la voiture blanche passait en trombe devant lui. Il se plaça au beau
milieu de la route et ferma les yeux. Paul McCartney pila net et s’arrêta à
quelques centimètres de Simon. Au même moment, la voiture noire grilla le feu
rouge et passa derrière eux. Le Beatles sortit de sa voiture.
-
Je… Je ne comprends pas… balbutiait Simon. J’étais dans ce buisson et j’ai vu
arriver cette voiture noire à une allure folle… Je me suis dis que je devais
vous faire freiner à tout prix.
-
Vous avez risqué votre vie pour moi, répondit Paul. Sans vous, à la vitesse ou
roulait cette voiture, tout était terminé. Comment vous remercier ?
-
Ce n’est rien. D’ailleurs je dois m’en aller.
-
Vous plaisantez ? Je vous dois la vie. Ecoutez, j’organise une soirée chez
moi ce soir. Je vous y invite. Nous aurons l’occasion d’y faire plus ample
connaissance. Qu’en dîtes vous ?
Paul sortit un papier et un stylo.
-
Tenez, voici l’adresse de ma villa londonienne. Vous ne pouvez pas
refuser !
-
Eh bien je… commença Simon.
-
Huummppffffff… pffff… répondit Pierre.
-
Pffff… Pffff… Pffff… C'est-à-dire… que… ajouta Florent.
Les deux Dr. Germaine venaient de faire un sprint.
-
Qui sont ces deux personnes ? demanda Paul.
-
Ce sont deux amis, répondit Simon.
-
Parfait ! Vous êtes tous invités ! A ce soir !! cria Paul en les
saluant de la main alors qu’il repartait vers sa voiture.
*****
Simon, Florent et Pierre se tenaient devant
la porte d’entrée de la villa. Simon appuya sur la sonnette.
-
C’est de la folie, grommelait Florent.
-
Arrête un peu de râler ! C’est une occasion unique !! Une fête
sixties chez Paul McCartney ! On ne pouvait pas rater ça !
Florent allait répondre lorsque Paul ouvrit la porte.
-
Bienvenue mes amis ! Entrez ! Entrez !!
Les Dr. Germaine entrèrent dans le hall et posèrent leurs
vêtements sur les portes manteaux. Paul les guida ensuite vers le salon, vaste,
enfumé et rempli d’une foule de personnes. Paul reprit la parole.
-
Je vous laisse quelques instants. Je dois m’occuper de l’accueil de mes
invités. Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ?
-
J’ai mal au crâne, répondit Pierre. Auriez-vous un doliprane ?
-
Bien sûr. Je vous apporte cela tout à l’heure. A plus tard, amusez vous
bien !
Les Dr. Germaine se mêlèrent à un petit groupe de personnes
assises sur un tapis, jouant de la guitare et fumant des joints. Après quelques
minutes, Pierre perdit ses amis de vue. Simon était partit fumer une cigarette
dans le jardin et Florent s’était mêlé à un autre groupe. Son mal de tête ne
faisait qu’empirer.
-
Ca va pas mec? demanda un jeune homme aux cheveux longs, assis à sa droite.
-
Si si… J’ai juste mal à la tête… répondit Pierre.
-
Tiens, prend ce cachet, j’en ai toujours sur moi.
-
Oh, merci ! répondit Pierre, qui avala le médicament avec un verre de
bière.
Paul revint dans le salon à cet instant précis et se dirigea
dans sa direction.
-
Alors Pierre, comment va votre tête ? Je vous ai amené un doliprane, comme
promis !
-
Merci Paul, mais ce mec aux cheveux longs complètement shooté m’en a déjà donné
un.
-
Oh non !
-
Quoi ?
-
Voyons Pierre, il ne faut jamais accepter de médicament de la part d’un hippie
défoncé !
-
J’ai peur de comprendre…
-
Eh oui Pierre. Ce n’était pas du doliprane mais une pilule de LSD !!!!!!!
Pierre fut pris d’une sueur froide.
-
Je me sens mal… !
-
Surtout ne paniquez pas, sinon c’est le bad trip assuré et on peut rester
bloqué à vie dans cet état ! Regardez mon ami Ringo Starr.
Le batteur des Beatles était assis dans un coin de la salle
et murmurait sans s’arrêter : « peace and love, peace and love, peace
and love… ». Pierre sentit le stress monter en lui.
-
Essayez de rester calme surtout, tempéra Paul McCartney. Tenez… Asseyez-vous
dans ce fauteuil et attendez que ça passe. Dans quelques heures, tout ira
mieux. Détendez-vous au maximum et tout ira bien. Je vous laisse.
Pierre s’assit dans le fauteuil et attendit avec anxiété les
premiers effets du LSD. Ils débutèrent quelques minutes après le départ de
Paul. Peu à peu, son champ de vision s’élargit. Il lui semblait pouvoir
regarder dans son dos. Tout relief disparaissait et l’aspect plat des autres
invités était profondément surprenant. Et toutes ces grenouilles… Pierre ne
pouvait les compter tant leur nombre ne cessait d’augmenter. Pierre se leva et
demanda à quelqu’un si ces symptômes étaient normaux. Ne recevant pas de
réponse, Pierre se permit de lui tapoter l’épaule. La personne se retourna. Le
corps était celui d’un homme et la tête celle d’un crapaud. N’ayant apparemment
pas l’intention de discuter, l’homme-crapaud partit en bondissant. Pierre
décida alors de quitter le salon. Il monta à l’étage et entra dans une vaste
salle. Celle-ci était remplie de vinyles.
-
Oh mon dieu ! Tant de vinyles dans une seule pièce ! C’est
prodigieux !
Soudain, un album sortit de sa pochette et se mit à léviter,
sous les yeux ébahis de Pierre. Il fut suivi d’une centaine d’autres vinyles
qui se mirent à tournoyer dans toute la pièce. Sous l’impulsion du premier
vinyle, qui semblait être le chef, tous partirent en direction de Pierre qui
esquiva la première vague, mais pas la seconde. Il fut littéralement agressé et
roué de coups par les nombreux albums. Ces derniers repartirent alors dans
leurs pochettes. Pierre se releva péniblement et quitta la pièce. Une musique
douce et relaxante monta à ses oreilles. Elle venait de la salle de bain.
Pierre entra. Un homme très âgé était assis sous la douche, en position du
lotus. L’homme, dont la barbe mesurait au bas mot 3m50 le regarda entrer.
-
Bonjour mon ami.
-
Qui êtes-vous ?
-
Peu importe mon nom. J’ai toute la connaissance humaine à l’intérieur de ma
tête. Pose-moi une question et je te répondrai.
-
Quel est le sens de la vie ?
Le vieil homme, visiblement contrarié par la question, lui
tendit un objet.
-
Ecoute… Prend cette cafetière. Elle fonctionne à merveille. Maintenant laisse
moi, je dois continuer ma méditation.
-
Au revoir alors, murmura Pierre, qui réalisa alors qu’il était encore assis
dans le fauteuil du salon, désormais presque vide.
Tout ce qu’il avait vu était-il sorti de son
imagination ??? Les effets du LSD commençaient à décroitre légèrement et
Pierre se souvint de l’invitation de Paul à dormir dans l’une des nombreuses
chambres d’amis de la villa. Pierre se leva, évita les incas qui dormaient sur
le sol et le pharaon qui lui demandait du tabac puis monta l’escalier. Il entra
dans une des chambres et s’allongea sur un lit. Une musique agréable retentissait
au loin. Quelqu’un jouait de la guitare et Pierre aurait reconnu la chanson entre mille. Il se leva et se dirigea vers
l’origine du son. La musique venait d’une chambre, non loin de la sienne.
Pierre ouvrit la porte. Le guitariste était Simon. Il jouait « Sergent
Pepper’s ». Devant lui, Paul McCartney semblait écouter la chanson avec
avidité. Pierre réalisa la catastrophe qui se déroulait sous ses yeux mais ne
parvenait plus à parler. Il se laissa tomber dans un coin et partit en volant
dans le ciel rose.
*****
Pierre se réveilla avec un gros mal de tête. Il se leva
péniblement, descendit l’escalier et se dirigea vers la cuisine. Simon et
Florent étaient autour de la table, devant un solide petit déjeuner.
Pierre s’assit.
-
Alors ? Comment va le drogué ? demanda Florent.
-
Ca va ca va… Les effets ont fini par partir… répondit Pierre.
-
J’ai passé une super soirée ! s’exclama Florent. Je me suis fais plein
d’amis ! Et toi Simon, ça c’est bien passé ?
-
Oui oui… Très bien, répondit Simon.
-
A ce propos, qu’est ce que tu faisais avec Paul ce matin, demanda Pierre. Ne me
dis pas que tu lui jouais « Sergent Pepper’s », il ne l’a pas encore
composé !!!
- Eh
bien…
Simon n’eut pas le temps de répondre. Paul entra dans la
cuisine. Le Beatles était épuisé et baillait à s’en faire décrocher la mâchoire.
-
Ouuuuuuuuahhhhh… ! Quelle fête mes amis !! Tout s’est bien passé pour
vous ?
- Bien
bien, répondirent en chœur les trois Dr. Germaine.
Paul se servit une tasse de café.
-
A ce propos Simon, j’ai bien réfléchi à ta
proposition. J’ai pris ma décision.
- Oh…
Florent et Pierre se retournèrent vers Simon, qui regardait
le plafond.
-
Je quitte les Beatles pour intégrer votre groupe en tant que chanteur
pianiste !
Florent et Pierre tombèrent de leur chaise.
-
Pourrais-je proposer une composition de temps à autre ?
-
Bien sûr Paul ! répondit Simon, si elle est à la hauteur des nôtres !
-
Parfait ! J’ai réservé ce matin une session d’enregistrement !
Chapitre
3 : Revue de presse.
The
Guardian, 4 Novembre 1966.
Interview
de John Lennon (extrait)
The Guardian : Que
vous inspire le départ de Paul McCartney ?
John Lennon : Rien.
Il n’était plus au niveau depuis bien longtemps.
The Guardian : Les
Beatles vont-ils poursuivre l’aventure sans Paul ?
John Lennon :
Evidemment.
The Guardian : Craignez-vous
l’arrivée d’un groupe concurrent, mené par Paul McCartney ?
John Lennon : Que les
candidats se présentent, nous saurons les accueillir !
The Guardian : Paul,
il s’agit d’une décision qui a surpris le monde entier. Qu’est ce qui a motivé
votre choix de quitter les Beatles, au sommet de leur gloire ?
Paul McCartney : Eh
bien, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de la question avec les
Beatles. J’avais besoin de changer d’air.
The Guardian : Est-ce
une simple pause ou est-ce irrévocable ?
Paul McCartney : C’est
irrévocable.
The Guardian : Y’avait-il
des tensions au sein du groupe ? Des rumeurs circulent au sujet d’un
conflit avec John Lennon.
Paul McCartney : Non
non. Tout allait très bien avec John. C’est un ami et il n’y a aucun problème
entre nous.
The Guardian : Il
annonce pourtant que votre départ fera le plus grand bien aux Beatles et
dénonce votre manque d’inspiration ces derniers temps !
Paul McCartney : Le
petit con ! Quand je pense à tous les arrangements que j’ai réalisés sur ses
chansons minables !
The Guardian : Un
autre projet en vue ?
Paul McCartney : Oui,
mais je ne vous en dirai pas plus pour le moment.
The Daily Telegraph, 7 Novembre 1966.
News of the World, 14 Novembre 1966.
Paul McCartney : Nous
sommes actuellement en studio pour enregistrer un album 2 titres. Il sera prêt
à la fin de la semaine. Les Beatles sont-ils capables de rivaliser dans les
temps ? J’en doute très fortement.
John Lennon : Nous
sortirons également un single en fin de semaine et je n’ai guère de doute sur
le meilleur des deux. Il comportera une chanson de moi et une de George.
The
Times, 19 Novembre 1966.
Les Beatles ne sont pas morts ! Leur dernier album est
un petit joyau ! Il se compose de deux titres : Imagine (Lennon) et Something
(Harrison). Ces deux chansons se placent dès le premier jour en tête du
classement des meilleures ventes. Les Beatles sont suivis de près par le
nouveau groupe de Paul McCartney, les « Dr. Germaine’s Wings », qui
sortent également leur premier album 2 titres : Shiny Day et How do you split (chanson
directement adressée aux Beatles, qui n’auraient que très peu goûté à la
plaisanterie) ? La lutte s’annonce passionnante entre les deux
groupes !
Interview
de Simon (extrait)
The Times : Simon,
les Beatles ne semblent pas vouloir céder leur place au sommet. Vos deux albums
2 titres sont au coude à coude avec un léger avantage pour les Beatles. Qu’en
pensez-vous ?
Simon : Bien sûr. Les Beatles ont pour eux la notoriété.
Nous devons quant à nous apprendre à connaître notre public. Nous rectifierons
le tir avec notre prochain album.
The Times : Pour
quand est-il prévu ? L’année prochaine ?
Simon : La
semaine prochaine.
News of the World, 22 Novembre 1966.
John Lennon : Heu…
C’est… C’est de la pure folie ! Mais… Hum… Nous sortirons également un
album en fin de semaine… !
The
Daily Mail, 27 Novembre 1966.
La lutte n’aura pas tenu ses promesses. Tandis que les
Beatles n’ont pu faire mieux qu’un album 3 titres (The long and Winding Road, Wild
Honey Pie, Goodnight), les Dr. Germaine
Wing’s créent l’événement avec un quadruple album
d’anthologie : Sergent Pepper’s and
the White Magical Road. Les 40 chansons que composent cet album viennent
toutes se placer en tête des charts ! Du jamais vu en Angleterre ! Il
s’agit sans aucun doute du meilleur album de toute l’histoire de la
musique !
Lâchés par leur label, leur manager et leurs fans, les
Beatles ont choisi de splitter.
*****
And in
the end…
Simon, Florent, Pierre et Paul
étaient occupés à lire la presse du matin, lorsque la sonnette de leur
appartement londonien retentit.
- Je
vais ouvrir, dit Paul.
L’ex-Beatles ouvrit la porte. John
Lennon lui faisait face, braquant un revolver dans sa direction.
- Tu
sais Paul, je crois que je vais te descendre.
- Fais
pas le con John, répondit Paul.
*****
John Lennon va-t-il descendre Paul McCartney ?
Jean oubliera t-il d’actionner le bouton de retour de
la machine temporelle?
Belinor connaitra t-il le succès en tant que Pionnier du
mouvement métal ?
Vous le saurez en lisant la suite du tome 391 des Dr. Germaine !
Ringo
Starr : Peace & love ! Ne m’écrivez plus de
mails ! Peace & love ! Plus de dédicaces à partir de
maintenant ! Peace & love !
Pete
Best : Ce livre est sympa mais je ne comprends pas
pourquoi je ne suis pas cité dans l’histoire. Je fais tout de même partie
intégrante des Beatles !
Paul McCartney : Tout ce qui est raconté dans cette histoire est véridique.
Parce qu'il est toujours bon de s'instruire, un petit lien sur la mort de Paul McCartney : http://www.yellow-sub.net/rubrique.php3?id_rubrique=559