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Felk
22 octobre 2008

Le retour des Dr. Germaine !

La série « Dr. Germaine », ce sont 390 tomes parus à ce jour

Les premiers chapitres en avant-première du tome 391 !

* Attention, cette histoire comporte un certain nombre de « private jokes ». Pour mieux apprécier cette histoire, intégrez notre groupe d’amis ainsi que le groupe Dr. Germaine *

LES PERSONNAGES :

Les Dr. Germaine :

Florent : Contrairement à ce qui était annoncé pour les épisodes précédents, il semblerait que son bref parcours de première année de lettres modernes ne lui ait pas permis d’apprendre à lire le grec. Ce fait est avéré lors de l’épisode 356 : « Mission Platon ». Lorsque Platon lui demande « Lisez vous le grec ? », Florent répond par la négative et plonge le reste du groupe dans l’embarras. Florent est cependant compétent sur la question des « impératrices byzantines du IVème siècle au VIIIème siècle » (mention très bien). Il ne parviendra pas à sauver le reste du groupe de l’emprisonnement à vie par Basile II Bulgarochtone (tueur de bulgares), lors du tome 378 « L’empereur fou » n’étant pas spécialiste des empereurs byzantins.

Pierre : Pierre est un jeune alcoolique dépressif hypocondriaque adopté par le reste du groupe au cours de la première année d’histoire de l’art et archéologie. Pierre est un courageux compagnon sur lequel le groupe peut compter (au moins lors des épisodes 59 et 123, pour les autres faut voir…).  Pierre est champion olympique de « composition de chanson en ré – la – mi » avec 5 chansons composées en 1 minute et 3 secondes. 

Bélinor : Bélinor est un descendant direct du Christ et du Chef Viking Eric le Rouge. Renié par Dieu dans le tome 347, il est désormais privé de ses facultés divines. Sa présence reste cependant indispensable, tant ses capacités de survie sont grandes. Il est en quelque sorte le porte bonheur du groupe, qu’il sauve à maintes reprises. Citons les tomes 4 (« Voyage mortel dans les abysses », spécialiste de l’océan, il permettra aux Dr. Germaine de revenir vivants de leur expédition sous-marine en communiquant avec le baleineau renégat) et 12 (« Randonnée mortelle sur le Vésuve », dans lequel Bélinor permet au groupe de survivre un mois avec dix cacahouètes). Le caractère aventureux de Bélinor entraîne bien souvent les Dr. Germaine dans les situations les plus extrêmes.  

Yann : C'est le doyen du groupe. Il a 29 ans. Décédé dans le tome 353, il est ressuscité suite à la pression populaire et aux lettres de menaces de mort envoyées à l’auteur de la série Dr. Germaine. Il est désormais président de la FFFT (fédération française de football de table) mais participe quant il le peut aux aventures du groupe.

Simon Warrior : Chanteur du groupe, il prend part aux aventures des Dr. Germaine lorsque ses soirées privées et ses matchs de football (Simon est inscrit au centre de formation de Saint-Etienne) le lui permettent. Il semble être désormais un peu plus disponible qu’auparavant pour parcourir le monde.

Florian : Il est le nouveau batteur des Dr. Germaine. Educateur de choc, il sauve les Dr. Germaine d’une horde de collégiens enragés dans le tome 382 (« Les Dr. Germaine en colonie »). Il n’apparaît pas dans cette aventure, étant actuellement en tournée avec The Police en Italie.

Autres personnages récurrents :

Kévin : Meilleur ami de Pierre, Kévin apparaît à plusieurs reprises dans les aventures des Dr. Germaine. Il semble que les ancêtres de Pierre et de Kévin se soient toujours bourrés la gueule ensemble (le plus ancien exemple attesté lors des 391 épisodes est celui du Pharaon Eon Esgoubis IV et du scribe Kévinnis).

Jean : Jean est un historien roux. Il est le chef de l’agence d’enquêtes spatio-temporelles. En bon amateur de sources écrites, il est chargé de rédiger le dossier historique de l’époque visitée par les Dr. Germaine afin de leur préparer le terrain. Son principal défaut est d’aimer le ska.

Chapitre 1 : Le mystérieux client

DRING ! DRIING !! DRIIING !!!

La sonnerie du téléphone résonnait dans la petite salle. Quatre garçons, enroulés dans des duvets, semblaient dormir profondément.

DRIIIING !!!! DRIIIIING !!!!! DRIIIIING !!!!!!

« Gnnnnn… Qu’est ce que… » murmura l’un d’eux, brutalement tiré de son sommeil, tout en rampant vers le téléphone.

- Association Dr. Germaine, musique rock et enquêtes temporelles… bonjour………..

Un homme à l’accent anglais répondit.

- Oui bonjour ! Je serai bref. J’ai eu vent de la qualité de vos services et j’ai une mission à vous confier. Il me faut cependant insister sur sa grande complexité. Inutile de préciser que vous serez très fortement récompensés.

- Je vous écoute.

- Non. Je préfère ne pas en parler au téléphone et vous dévoiler mon identité en tête à tête. Que dîtes vous d’un rendez -vous ?  

- C’est d’accord, le client est roi.

- Parfait ! Êtes-vous disponibles dès ce soir ?

- Nous ferons en sorte de l’être monsieur.  

- Très bien. J’enverrai mon chauffeur pour venir vous chercher à 18h00 précise. Il vous emmènera jusqu’à ma maison de campagne. Nous y serons plus à l’aise pour discuter.  

- A ce soir donc.

 Pierre, car c’était lui,  raccrocha,  rampa vers son duvet et se rendormit aussitôt.

*****

La pendule sonnait 14h lorsque Simon, Bélinor, Florent et Pierre se levèrent avec difficulté. Tous s’installèrent autour de la table pour dévorer leur petit déjeuner. Florent fut le premier à prendre la parole.

- Quel concert hier soir ! Le petit groupe qui assurait notre première partie était plutôt sympa. C’est quoi leur nom déjà ?

- MmmghLedchgge Dchhepline… répondit Bélinor.

- Quoi ?

Bélinor avala sa bouchée de pain au chocolat.

- Led Zeppelin.

- Ouais voila c’est bien ça… Sympa leur musique.

- Dîtes, interrompit Pierre, j’ai eu un coup de téléphone tout à l’heure.

- Un client ? demanda Simon.

- Oui.

- Qui était-ce ?

- A vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée… Il ne m’a pas donné son nom. Son chauffeur vient nous chercher et nous verrons notre client en tête à tête dès ce soir. En revanche, je suis certain qu’il s’agissait d’un anglais.

- Un client anglais ? s’exclama Florent. Notre renommée a enfin franchi les frontières !!! De plus, il ne donne pas son nom ! Cette affaire nécessite probablement la plus grande discrétion. Tout cela s’annonce bien excitant !

Simon prit la parole.

- Je ne voudrais pas jouer les rabat-joies, mais n’est ce pas un peu dangereux d’accepter de traiter avec un inconnu ? Et si cette invitation était un piège ?

- Allons allons… répliqua Pierre en souriant, Qui pourrait bien nous vouloir du mal ?

- Eh bien… Martine Bartin (voir le tome 346, La manière rocaille, dans lequel les Dr. Germaine provoquent un cataclysme artistique sans précédent avec l’élévation de l’abstraction au rang d’art officiel de la cour de Louis XV), Diego Martinez (voir le tome 34, L’homme qui souhaitait devenir pâtissier, dans lequel Pierre décide soudainement de devenir pâtissier. Il devient très vite une superstar de la cuisine et provoque la faillite de l’ex plus grand pâtissier du monde, Diego Martinez. Pierre abandonnera cependant cette passion à partir du tome 35 pour se concentrer sur sa Licence 1 de géographie), l’empereur ZAX (voir le tome 99, ZAX, dans lequel les Dr. Germaine font par mégarde exploser la planète natale de l’empereur de l’univers, ZAX, créature humano-insectoïde née de l’union d’un père anglais et d’une cyberblatte femelle de la planète Zetrön XII)… On pourrait également penser à…

- STOP !!!! interrompit Pierre, CA SUFFIT !!! Nous prendrons nos précautions, voila tout. De toute manière, nous n’avons pas le choix. Il n’y a plus le moindre euro dans les caisses. Nos derniers millions ont été dépensés par Bélinor hier.

 

Florent et Simon se retournèrent en direction de Bélinor qui, nerveux, protesta vivement.

 

- Il ne s’agissait que de quelques cd de métal…

- Et la fusée ? demanda Pierre.

- Elle était en promotion ! De plus, elle est entièrement recouverte d’une toile de GORE-TEX©, ce qui justifie le prix. Elle protège du froid et de l’humidité et je pourrai aller faire ma randonnée sur Titan en toute sécurité désormais. Il fait -179° là-bas…!

- Ouais ouais… Toujours est-il que les comptes sont tous à sec… grommela Pierre. On ne peut pas se permettre de refuser cette mission.

- Ok. Alors on a plus qu’a attendre le rendez-vous de ce soir, soupira Simon.

 

*****

La pendule indiquait 18h précises lorsqu’un bruit de moteur retint l’attention des quatre amis. Bélinor courut à la fenêtre.

- Woaw ! Regardez moi ça !

Pierre, Florent et Simon s’approchèrent. Une somptueuse limousine de couleur blanche, aux vitres teintées, était stationnée devant la porte de leur appartement. La sonnette de la porte d’entrée retentit. Un homme vêtu d’un costume bleu marine les attendait sur le palier.

- Bonjour Messieurs, êtes-vous prêts ?

- Parfaitement prêts !

- A la bonne heure ! Si vous voulez bien me suivre…  

Les quatre Dr. Germaine montèrent à l’arrière de la voiture et s’installèrent sur les (très confortables) sièges en cuir. Le véhicule démarra, emportant les quatre amis vers une nouvelle aventure extraordinaire.

*****

Une demi-heure de trajet s’était écoulée lorsque Simon prit la parole.

- Dîtes chauffeur ! Cela va faire trois fois que nous passons devant le bar « La Gargouille ». Qu’est ce que cela signifie ?

- Ne vous inquiétez pas. Je m’assure tout simplement que nous ne sommes pas suivis. Mon maître souhaite que ses rendez-vous restent secrets. Nous allons pouvoir quitter le centre ville de Nantes et nous diriger vers la maison de mon maître, je n’ai rien remarqué de particulier.

Deux heures s’écoulèrent. Le soleil se couchait et la voiture filait sur une route de campagne. Les Dr. Germaine commençaient à s’impatienter.

- C’est long… soupira Florent.

- Si notre client vit à l’écart du monde, il est logique que le trajet soit long, répondit Pierre. Prend ton mal en patience, je suis sûr que nous ne sommes plus très loin de notre destination !

 

Le chauffeur prit la parole quelques minutes plus tard.

 

- Messieurs, nous arrivons.

- Enfin ! s’exclama Florent.

- Je te l’avais bien dis, répliqua Pierre.

 

La voiture ralentit devant deux larges portes en fer forgé hérissées de pointes, qui s’ouvrirent automatiquement à son approche. Il faisait désormais nuit noire. Le véhicule s’engagea sur un petit chemin bordé d’arbres, au bout duquel  apparaissait une demeure aux dimensions impressionnantes.

- Oh regardez ! Cette maison est magnifique ! s’écria Pierre.

- Eh bien ! s’exclama Simon, notre hôte vit dans une forteresse cachée au beau milieu d’une forêt !

La voiture s’arrêta devant l’escalier monumental qui menait à la porte d’entrée. Les Dr. Germaine sortirent du véhicule.

 

- Ahhhhhh ! soupira Florent, ça fait du bien de se dégourdir un peu les jambes !!!

- Suivez-moi, dit le chauffeur, nous allons entrer dans la maison.

 

Les Dr. Germaine suivirent le chauffeur et entrèrent dans la demeure. Le hall d’entrée était gigantesque et somptueusement décoré. D’innombrables lustres dorés éclairaient la pièce. Le petit groupe traversa de nombreuses pièces : la salle à manger, une vaste bibliothèque, la salle de jeux… Le chauffeur s’arrêta, enfin, devant une porte et les salua. 

 

- Mon maître vous attend dans la salle de réception n°4. Au revoir.

 

Bélinor, Florent, Pierre et Simon entrèrent dans la petite salle, éclairée par un feu de cheminée. Devant ce dernier était assis un homme occupé à tricoter… une immonde chaussette jaune et rose. L’homme se leva et vint à leur rencontre.

- Soyez les bienvenus dans ma demeure !

 

 Les Dr. Germaine manquèrent tomber à la renverse : Paul McCartney leur faisait face.

 

- Puis-je avoir un autographe monsieur McCartney ? demanda timidement Florent.

- Moi aussi ! Moi aussi !

- Et moi !

- C’est qui ? chuchota Bélinor.

- Bien sûr, bien sûr… Cependant, puisque nous parlons de Paul McCartney, je me dois de vous révéler le but de votre visite. Je vous en prie, asseyez-vous.

 

Quatre chaises avaient été installées à leur attention autour du fauteuil de leur client. Pierre, Bélinor, Simon et Florent s’installèrent confortablement et Paul McCartney prit la parole.

 

- Voyez-vous, tout le problème est là. Je ne suis PAS Paul McCartney.

- Mais…

- Vous…

- Comment ???

- Mais… c’est qui ? chuchota Bélinor.

- C’est une longue histoire. Mon véritable nom est William Campbell. Je suis né à Edinbourg en 1943. Je suis orphelin. Mais passons… l’histoire qui nous intéresse se déroule plus tardivement. Elle débute un soir d’hiver 1964. Je fermais la porte de mon magasin de tricot lorsqu’un homme vint à ma rencontre. Ce dernier se disait manager d’un groupe au succès sans cesse croissant : les Beatles. Pour être tout à fait honnête, je n’en avais jamais entendu parler. Il faut bien comprendre que je ne me tenais pas au courant de l’actualité, en particulier musicale… Cet homme m’annonça que le groupe était à la recherche de quatre sosies destinés à jouer les doublures lors de certaines situations. Lorsque les membres du groupe manquaient de se faire happer par la foule lors de leurs arrivées à l’aéroport durant les tournées, ce sont les quatre sosies qui étaient chargés de faire diversion. Pendant ce temps, les véritables Beatles attendaient sagement dans l’avion et ne sortaient qu’après le départ des fans. Nous remplacions également les Beatles durant les interminables séances photos et lors de certains concerts. Heureusement, les cris couvraient totalement la musique. Je n’ai pas à me plaindre de cette période. Tout bascula au début du mois de novembre 1966. Suite à une session d’enregistrement houleuse dans les studios d’Abbey Road, Paul partit au volant de son Austin Martin. Il ne revint pas de cette promenade. Sa voiture fut violemment percutée par un véhicule qui avait grillé le feu rouge à un carrefour. Paul décéda sur le coup et le groupe décida de garder le secret. Imaginez les conséquences si la mort de Paul avait été rendue publique ! Nous étions en pleine Beatlemania et les conséquences financières auraient été dramatiques pour un groupe alors en pleine ascension. Les Beatles me recrutèrent pour jouer le rôle de Paul à temps plein, sans quoi j’étais licencié. Je n’avais pas le choix. Ma boutique de tricot était menacée par la faillite et j’avais besoin d’argent. Je fus payé très cher pour garder le secret. Le groupe arrêta les tournées pour privilégier l’enregistrement en studio. Quant à moi, je pris des cours de basse et de composition. Je continuai la vie de Paul là où elle s’était arrêtée, mais j’en oubliais la mienne.

Un silence pesant avait envahit la pièce.

- Allons allons ! Vous êtes une ROCK STAR !!! s’écria Florent.  

William Campbell éclata en sanglot

 

- Je n’ai jamais voulu faire de la musique et être célèbre !!!! Mon seul rêve était de m’occuper de ma boutique et de me consacrer à ma passion : le tricot ! J’ai gâché mon existence !!

 

Il se reprit.

- Mais VOUS allez m’aider.

- Nous ? demanda Simon, Comment cela ?

- C’est très simple. Vous reviendrez en 1966 et empêcherez cet accident de voiture. Paul sera sauvé et je pourrais vivre la vie que j’ai toujours désirée. 

 

William Campbell leur tendit une enveloppe.

 

- Tenez. Voici le dossier que j’ai constitué pour vous. Il contient toutes les informations nécessaires à la réussite de votre mission. Le lieu et l’heure précise de l’accident y sont mentionnés. Je compte sur vous pour ne pas troubler l’équilibre temporel. 

- Ne vous inquiétez pas, répondit Florent, nous avons l’habitude et nous n’avons jamais eu de problèmes.

- Heu… corrigea Bélinor, et ce truc avec Louis XVI ?

- Ce n’était pas MOI ! s’écria Florent.

 

William Campbell les regardait avec un air soupçonneux.

 

- Quoi qu’il en soit, tempéra Simon, nous serons extrêmement prudents. Nous nous contenterons de sauver Paul de cet accident sans nous faire remarquer. 

- Parfait ! Parfait ! répondit Campbell.

- En revanche, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, nous aimerions être payés en avance.

- Pour quelle raison ? 

- Eh bien. Ne soyez pas vexé, mais si nous pouvions recevoir le règlement tant que vous êtes encore une rock star riche à millions et pas tenancier d’une boutique en faillite…

- Bien sûr, bien sûr… Je vous verserai la somme de 500 millions dès ce soir. Je crois que nous nous sommes tout dit. Mon chauffeur va vous raccompagner. Bon courage.

 

William Campbell reprit son tricot et les Dr. Germaine quittèrent la pièce.

 

Chapitre 2 : Novembre 1966

 

- Non, non et non ! s’exclama Yann, qui venait de rentrer d’un match d’exhibition de baby-foot à Los Angeles.

- Mais Yann…

- J’ai dis non !

- Mais… Tu aimes bien les voyages temporels d’habitude. Tu sais bien que le premier voyageur est toujours envoyé à une époque différente des autres car la machine doit se calibrer avec un premier essai ! Sans cela, les autres voyageurs ne se retrouvent pas à la bonne époque !! C’est à toi de passer en premier dans la machine, c’est ton tour !

- Il se trouve que je garde un très mauvais souvenir de mon dernier passage en tant que premier voyageur. Vous savez… cette aventure chez les sultans ottomans… (voir l’épisode 383 « Mystère au harem »).

- Ahahahah ! Oui !! répondit Bélinor, je me rappelle cette mission ! Nous sommes restés un an dans le harem, nourris comme des rois et entourés de femmes splendides !

- Eh bien moi, j’avais été envoyé au pôle nord en l’an 200. Je suis resté un an parmi les ours à manger du poisson matin, midi et soir.

- Certes, certes… tempéra Florent, Mais c'est la faute de  Florian ! C’est lui qui était chargé d’appuyer sur le bouton de retour mais il ne s'en est rappelé qu’un an après… Cette fois, j’ai pris mes précautions. C’est Jean qui sera chargé de nous faire revenir.

- Toujours est-il que je refuse de repartir. De toute manière, je ne suis pas disponible cette fois-ci. Je dois être présent pour la coupe du monde de baby-foot à Las Vegas demain.

- Que faire… soupira Pierre, Nous devons être partis dans une heure…

- J’ai bien une idée… répondit Simon.

 

Tous se retournèrent vers lui. Il s’approcha du téléphone, décrocha le combiné et composa un numéro.

 

- Oui allô Domino’s Pizzas ? Je souhaiterais passer commande d’une pizza trois fromages s’il vous plaît. 

 

*****

- Je trouve que ce n’est vraiment pas correct, bougonnait Bélinor. Qui sait à quelle époque se trouve ce pauvre livreur à présent…

- Olalala… Jamais content ! répondit Simon. Ne t’inquiète pas pour lui, il reviendra en même temps que nous, lorsque Jean appuiera sur le bouton de retour !

- A propos Jean, demanda Pierre, combien de temps as-tu évalué pour mener à bien notre mission ?

- Un mois tout rond.

- Quoi ??? Mais tu nous envoies le 2 Novembre 1966, la matinée même de l’accident ! Qu’allons-nous faire pendant tout le reste du mois ?? 

- J’ai estimé qu’un mois ne serait pas de trop pour vous permettre de réparer toutes les catastrophes temporelles que vous aurez provoquées.

- Tu exagères…

- Dois-je vous rappeler que, suite à vos récents voyages, la France est toujours une monarchie au XXIème siècle ?

- Ouais ouais bon ok mais…

- Bref, faites attention cette fois-ci. Tenez, voici le dossier historique. Faites en bon usage. Et maintenant, en route ! Tous à la machine temporelle !

 

 Jean souleva le tableau de Kandinsky et appuya sur le bouton dissimulé en dessous. Une portion du mur se renversa, dévoilant la machine temporelle trônant au centre de la salle secrète. Pierre partit le premier, suivi par Florent et Simon. Bélinor entra en dernier dans le distributeur de café. Assis sur le tabouret, il jeta un rapide coup d’œil aux centaines de photos ramenées de leurs voyages temporels qui tapissaient les parois intérieures de la machine. Il se sentit aspiré vers le plafond. Jean avait appuyé sur le bouton de départ.

 

*****

 

- Messieurs ?

- Est-ce que tout va bien ?

 

Une foule de personnes entourait les quatre amis, étendus au beau milieu d’une place bondée de monde.

 

- Gnnngl… gémit Pierre.

- Heu… Ouais… Ouais ça va, tout va bien… souffla Florent.

- Vous avez fait un malaise ?

- Ouais, c’est sans doute cela…

- Tous les quatre ? En même temps ?

- On a dû manger un truc pas frais… En tout cas, merci de votre aide, tout va mieux maintenant.

 

Simon, Florent, Pierre et Bélinor se levèrent péniblement, sous le regard soupçonneux du groupe d’anglais qui les entourait, et s’éloignèrent.

 

- Cherchons un bar pour nous remettre de nos émotions et réfléchir au plan de cet après-midi, suggéra Florent.

- Je me sens mal, gémit Bélinor. J’ai comme un poids sur l’estomac…

- Ouais enfin, c’est pas les effets du voyage temporel ça. C’est les quatre pizzas du livreur de tout à l’heure que tu as englouties juste avant de partir.

- Ça aurait été du gâchis de les laisser se perdre…

- Oh les beaux vinyles ! s’exclama Pierre en apercevant la boutique d’un disquaire. Il faut à tout prix que je profite de ce séjour pour trouver l’album des « Magmaz Catz », un petit groupe des années 60 certes un peu obscur mais très bon!

 

Les quatre amis s’arrêtèrent à un bar et s’installèrent en terrasse.

 

- C’est formidable ! s’exclama Pierre qui contemplait sa pile de vinyles. Regardez ! Un album tout neuf des « Nice Kids » !

- Et si nous jetions un œil au dossier que nous a préparé Jean ? proposa Simon.

- C’est d’accord, répondit Florent, le voici.

- Mais… c’est quoi ce truc ? « L’Irlande et la bière au XVIIIème siècle » ??? Il nous a refilé son exposé de demain ou quoi ???

- Bien bien bien, soupira Florent, nous nous occuperons de son renvoi dès notre retour. En attendant, j’ai la sensation que nous allons devoir nous débrouiller tout seuls. Tachons d’y voir plus clair avec le dossier donné par Campbell.

- Et là… ! Le premier album des « Abricots électroniques »… Mmmm… il me semble également que c’est aussi leur dernier…

 

Florent sortit le dossier de son sac et déplia le schéma tracé par Campbell.

 

- L’accident aura lieu cet après-midi à 13h34 et 12 secondes, sur une route isolée de campagne, non loin d’ici. Une voiture noire va griller un feu rouge et percuter violemment l’Austin Martin de Paul. D’après Campbell, une ligne de bus nous permettra de nous y rendre facilement.

- Mais… la question est : comment faire pour empêcher l’accident, demanda Pierre.

- C’est simple, répondit Simon, il suffira de retarder Paul. Quelques secondes seront suffisantes.

- Oui, mais comment procéder, demanda Bélinor. Il faudrait réussir à le ralentir sans nous faire remarquer.

- Nous agirons les uns après les autres, en essayant de rester discrets, répondit Simon. J’ai échafaudé un plan. Le premier à entrer en action sera Bélinor. Nous savons que Paul se rendait à son domicile de Merton Wood, non loin de Londres. Tu seras donc posté à l’entrée de la route, muni d’un carton où sera inscrit le nom de cette ville. En clair, tu fais de l’autostop et nous avons juste à espérer que McCartney s’arrêtera pour te prendre. Si ce plan marche, nous aurons gagné les précieuses secondes nécessaires à la survie de Paul. Si cette partie du plan échoue, tu nous préviendras à l’aide d’un talkie-walkie et nous enclencherons la partie brutale du plan. Florent et Pierre serons postés un peu plus loin, munis de haches.

- Tu commences à me faire flipper, répondit Florent.

- Ne vous inquiétez pas, il s’agit simplement de faire tomber un arbre au beau milieu de la route afin de couper la circulation. Cette méthode est certes radicale, mais cela fonctionnera très bien.

- Je suis ok avec ton plan, mais toi, où seras tu ? demanda Bélinor.

- Je me posterai près du feu, tout au bout de la route. Il y a un buisson à cet endroit, je me dissimuleraisderrière. Si le plan venait à rater, je serai posté ici pour faire s’arrêter Paul. Par tous les moyens.

- Espérons que tout se passera pour le mieux, soupira Florent.

 

*****

- Allô Bélinor ? Tout va bien de ton côté ? Il est 13h15. Paul passera devant toi dans environ 20 minutes, tiens toi prêt. Il s’agit de ne pas le rater ! N’oublie pas, il sera dans une Austin Martin rouge.

 

La voix grésillante de Bélinor lui vint en retour par le talkie-walkie.

 

- Ne t’inquiète pas ! Je reste sur mes gardes ! Et vous, comment ça se passe de votre côté ?

- L’arbre est sérieusement entaillé, il suffit de le pousser un peu brutalement pour qu’il tombe sur la route. Nous sommes prêts.

 

A l’autre bout de la route attendait Simon, tournant en rond autour du buisson. Les minutes s’écoulaient lentement… 15 minutes… 10 minutes… 5 minutes…

 

- Pourvu que tout se passe bien… soupira Simon.

 

4 minutes… 3 minutes… 2 minutes…

 

- Pourvu que Béli tienne bien son rôle, suppliait Florent, la tête tournée vers le ciel.

 

1 minute…

 

 Une voiture blanche s’arrêta devant Bélinor. La portière s’ouvrit, laissant échapper une épaisse fumée. Un hippie souriant était assis à l’intérieur, fumant deux joints.

 

- Salut mec ! Monte !

- Vous êtes Paul McCartney ? demanda Bélinor.

- Ouais mec… ouais… carrément.

- Vous allez à Merton Wood ?

- Ouais mec, j’y vais. Mais d’abord je dois passer en vitesse chercher des potes à Tromsø, en Norvège.

- Ok, pas de soucis !

 

Bélinor monta dans la voiture enfumée et s’installa sur le siège avant. La voiture démarra.

 

- Mais… Qu’est ce qu’il fait ? Pourquoi il n’appelle pas ?

- Stresse pas, répondit Pierre, il doit avoir réussi. A l’heure qu’il est, il doit être dans la voiture de Paul.

- J’espère que tu as raison… Mais je me demande si…

 

Florent arrêta net sa phrase. Un bruit de moteur parvenait à ses oreilles. La première chose qu’aperçurent Pierre et Florent fut une voiture blanche, à l’intérieure de laquelle était assis Bélinor. Elle était talonnée de près par l’Austin Martin de Paul McCartney.

 

- Pousse l’arbre !! Vite !!! s’écria Florent.

 

 Pierre s'appuya sur le tronc de tout son poids. L’arbre bascula… et vint se coucher en travers de la route quelques centimètres derrière l’auto de Paul McCartney. Florent actionna son talkie walkie.

 

- Simon ! C’est une catastrophe ! Le plan a échoué, tu dois arrêter la voiture à tout prix ou tout est perdu !

 

 Simon sortit de derrière le buisson alors que la voiture blanche passait en trombe devant lui. Il se plaça au beau milieu de la route et ferma les yeux. Paul McCartney pila net et s’arrêta à quelques centimètres de Simon. Au même moment, la voiture noire grilla le feu rouge et passa derrière eux. Le Beatles sortit de sa voiture.

 

- Je… Je ne comprends pas… balbutiait Simon. J’étais dans ce buisson et j’ai vu arriver cette voiture noire à une allure folle… Je me suis dis que je devais vous faire freiner à tout prix.

- Vous avez risqué votre vie pour moi, répondit Paul. Sans vous, à la vitesse ou roulait cette voiture, tout était terminé. Comment vous remercier ?

- Ce n’est rien. D’ailleurs je dois m’en aller.

- Vous plaisantez ? Je vous dois la vie. Ecoutez, j’organise une soirée chez moi ce soir. Je vous y invite. Nous aurons l’occasion d’y faire plus ample connaissance. Qu’en dîtes vous ?

 

Paul sortit un papier et un stylo.

 

- Tenez, voici l’adresse de ma villa londonienne. Vous ne pouvez pas refuser !

- Eh bien je… commença Simon.

- Huummppffffff… pffff… répondit Pierre.

- Pffff… Pffff… Pffff… C'est-à-dire… que… ajouta Florent.

 

Les deux Dr. Germaine venaient de faire un sprint.

 

- Qui sont ces deux personnes ? demanda Paul.

- Ce sont deux amis, répondit Simon.

- Parfait ! Vous êtes tous invités ! A ce soir !! cria Paul en les saluant de la main alors qu’il repartait vers sa voiture.

 

*****

 

Simon, Florent et Pierre se tenaient devant la porte d’entrée de la villa. Simon appuya sur la sonnette.

 

- C’est de la folie, grommelait Florent.

- Arrête un peu de râler ! C’est une occasion unique !! Une fête sixties chez Paul McCartney ! On ne pouvait pas rater ça !

 

Florent allait répondre lorsque Paul ouvrit la porte.

 

- Bienvenue mes amis ! Entrez ! Entrez !!

 

Les Dr. Germaine entrèrent dans le hall et posèrent leurs vêtements sur les portes manteaux. Paul les guida ensuite vers le salon, vaste, enfumé et rempli d’une foule de personnes. Paul reprit la parole.

 

- Je vous laisse quelques instants. Je dois m’occuper de l’accueil de mes invités. Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ?

- J’ai mal au crâne, répondit Pierre. Auriez-vous un doliprane ?

- Bien sûr. Je vous apporte cela tout à l’heure. A plus tard, amusez vous bien !

 

Les Dr. Germaine se mêlèrent à un petit groupe de personnes assises sur un tapis, jouant de la guitare et fumant des joints. Après quelques minutes, Pierre perdit ses amis de vue. Simon était partit fumer une cigarette dans le jardin et Florent s’était mêlé à un autre groupe. Son mal de tête ne faisait qu’empirer.

 

- Ca va pas mec? demanda un jeune homme aux cheveux longs, assis à sa droite.

- Si si… J’ai juste mal à la tête… répondit Pierre.

- Tiens, prend ce cachet, j’en ai toujours sur moi.

- Oh, merci ! répondit Pierre, qui avala le médicament avec un verre de bière.

 

Paul revint dans le salon à cet instant précis et se dirigea dans sa direction.

 

- Alors Pierre, comment va votre tête ? Je vous ai amené un doliprane, comme promis !

- Merci Paul, mais ce mec aux cheveux longs complètement shooté m’en a déjà donné un.

- Oh non !

- Quoi ?

- Voyons Pierre, il ne faut jamais accepter de médicament de la part d’un hippie défoncé !

- J’ai peur de comprendre…

- Eh oui Pierre. Ce n’était pas du doliprane mais une pilule de LSD !!!!!!!

 

Pierre fut pris d’une sueur froide.

 

- Je me sens mal… !

- Surtout ne paniquez pas, sinon c’est le bad trip assuré et on peut rester bloqué à vie dans cet état ! Regardez mon ami Ringo Starr.

 

Le batteur des Beatles était assis dans un coin de la salle et murmurait sans s’arrêter : « peace and love, peace and love, peace and love… ». Pierre sentit le stress monter en lui.

 

- Essayez de rester calme surtout, tempéra Paul McCartney. Tenez… Asseyez-vous dans ce fauteuil et attendez que ça passe. Dans quelques heures, tout ira mieux. Détendez-vous au maximum et tout ira bien. Je vous laisse.

 

Pierre s’assit dans le fauteuil et attendit avec anxiété les premiers effets du LSD. Ils débutèrent quelques minutes après le départ de Paul. Peu à peu, son champ de vision s’élargit. Il lui semblait pouvoir regarder dans son dos. Tout relief disparaissait et l’aspect plat des autres invités était profondément surprenant. Et toutes ces grenouilles… Pierre ne pouvait les compter tant leur nombre ne cessait d’augmenter. Pierre se leva et demanda à quelqu’un si ces symptômes étaient normaux. Ne recevant pas de réponse, Pierre se permit de lui tapoter l’épaule. La personne se retourna. Le corps était celui d’un homme et la tête celle d’un crapaud. N’ayant apparemment pas l’intention de discuter, l’homme-crapaud partit en bondissant. Pierre décida alors de quitter le salon. Il monta à l’étage et entra dans une vaste salle. Celle-ci était remplie de vinyles.

 

- Oh mon dieu ! Tant de vinyles dans une seule pièce ! C’est prodigieux !

 

Soudain, un album sortit de sa pochette et se mit à léviter, sous les yeux ébahis de Pierre. Il fut suivi d’une centaine d’autres vinyles qui se mirent à tournoyer dans toute la pièce. Sous l’impulsion du premier vinyle, qui semblait être le chef, tous partirent en direction de Pierre qui esquiva la première vague, mais pas la seconde. Il fut littéralement agressé et roué de coups par les nombreux albums. Ces derniers repartirent alors dans leurs pochettes. Pierre se releva péniblement et quitta la pièce. Une musique douce et relaxante monta à ses oreilles. Elle venait de la salle de bain. Pierre entra. Un homme très âgé était assis sous la douche, en position du lotus. L’homme, dont la barbe mesurait au bas mot 3m50 le regarda entrer.

 

- Bonjour mon ami.

- Qui êtes-vous ?

- Peu importe mon nom. J’ai toute la connaissance humaine à l’intérieur de ma tête. Pose-moi une question et je te répondrai.

- Quel est le sens de la vie ?

 

Le vieil homme, visiblement contrarié par la question, lui tendit un objet.

 

- Ecoute… Prend cette cafetière. Elle fonctionne à merveille. Maintenant laisse moi, je dois continuer ma méditation.

 

- Au revoir alors, murmura Pierre, qui réalisa alors qu’il était encore assis dans le fauteuil du salon, désormais presque vide.

 

Tout ce qu’il avait vu était-il sorti de son imagination ??? Les effets du LSD commençaient à décroitre légèrement et Pierre se souvint de l’invitation de Paul à dormir dans l’une des nombreuses chambres d’amis de la villa. Pierre se leva, évita les incas qui dormaient sur le sol et le pharaon qui lui demandait du tabac puis monta l’escalier. Il entra dans une des chambres et s’allongea sur un lit. Une musique agréable retentissait au loin. Quelqu’un jouait de la guitare et Pierre aurait reconnu la chanson entre mille. Il se leva et se dirigea vers l’origine du son. La musique venait d’une chambre, non loin de la sienne. Pierre ouvrit la porte. Le guitariste était Simon. Il jouait « Sergent Pepper’s ». Devant lui, Paul McCartney semblait écouter la chanson avec avidité. Pierre réalisa la catastrophe qui se déroulait sous ses yeux mais ne parvenait plus à parler. Il se laissa tomber dans un coin et partit en volant dans le ciel rose.

 

*****

 

Pierre se réveilla avec un gros mal de tête. Il se leva péniblement, descendit l’escalier et se dirigea vers la cuisine. Simon et Florent étaient autour de la table, devant un solide petit déjeuner. Pierre s’assit.

 

- Alors ? Comment va le drogué ? demanda Florent.

- Ca va ca va… Les effets ont fini par partir… répondit Pierre.

- J’ai passé une super soirée ! s’exclama Florent. Je me suis fais plein d’amis ! Et toi Simon, ça c’est bien passé ?

- Oui oui… Très bien, répondit Simon.

- A ce propos, qu’est ce que tu faisais avec Paul ce matin, demanda Pierre. Ne me dis pas que tu lui jouais « Sergent Pepper’s », il ne l’a pas encore composé !!!

- Eh bien…

 

Simon n’eut pas le temps de répondre. Paul entra dans la cuisine. Le Beatles était épuisé et baillait à s’en faire décrocher la mâchoire.

 

- Ouuuuuuuuahhhhh… ! Quelle fête mes amis !! Tout s’est bien passé pour vous ?

- Bien bien, répondirent en chœur les trois Dr. Germaine.

 

Paul se servit une tasse de café.

 

- A ce propos Simon, j’ai bien réfléchi à ta proposition. J’ai pris ma décision.

- Oh…

 

Florent et Pierre se retournèrent vers Simon, qui regardait le plafond.

 

- Je quitte les Beatles pour intégrer votre groupe en tant que chanteur pianiste !

 

Florent et Pierre tombèrent de leur chaise.

 

- Pourrais-je proposer une composition de temps à autre ?

- Bien sûr Paul ! répondit Simon, si elle est à la hauteur des nôtres !

- Parfait ! J’ai réservé ce matin une session d’enregistrement !


Chapitre 3 : Revue de presse.

 

The Guardian, 4 Novembre 1966.

Interview de John Lennon (extrait)

 

The Guardian : Que vous inspire le départ de Paul McCartney ?

John Lennon : Rien. Il n’était plus au niveau depuis bien longtemps.

The Guardian : Les Beatles vont-ils poursuivre l’aventure sans Paul ?

John Lennon : Evidemment.

The Guardian : Craignez-vous l’arrivée d’un groupe concurrent, mené par Paul McCartney ?

John Lennon : Que les candidats se présentent, nous saurons les accueillir !

 

 Interview de Paul McCartney (extrait)

 

The Guardian : Paul, il s’agit d’une décision qui a surpris le monde entier. Qu’est ce qui a motivé votre choix de quitter les Beatles, au sommet de leur gloire ?

Paul McCartney : Eh bien, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de la question avec les Beatles. J’avais besoin de changer d’air. 

The Guardian : Est-ce une simple pause ou est-ce irrévocable ?

Paul McCartney : C’est irrévocable.

The Guardian : Y’avait-il des tensions au sein du groupe ? Des rumeurs circulent au sujet d’un conflit avec John Lennon.

Paul McCartney : Non non. Tout allait très bien avec John. C’est un ami et il n’y a aucun problème entre nous.

The Guardian : Il annonce pourtant que votre départ fera le plus grand bien aux Beatles et dénonce votre manque d’inspiration ces derniers temps !

Paul McCartney : Le petit con ! Quand je pense à tous les arrangements que j’ai réalisés sur ses chansons minables !

The Guardian : Un autre projet en vue ?

Paul McCartney : Oui, mais je ne vous en dirai pas plus pour le moment. 

 

The Daily Telegraph, 7 Novembre 1966.

 

News of the World, 14 Novembre 1966.

 


Paul McCartney : Nous sommes actuellement en studio pour enregistrer un album 2 titres. Il sera prêt à la fin de la semaine. Les Beatles sont-ils capables de rivaliser dans les temps ? J’en doute très fortement.

 

John Lennon : Nous sortirons également un single en fin de semaine et je n’ai guère de doute sur le meilleur des deux. Il comportera une chanson de moi et une de George. 

 

The Times, 19 Novembre 1966.

 

Les Beatles ne sont pas morts ! Leur dernier album est un petit joyau ! Il se compose de deux titres : Imagine (Lennon) et Something (Harrison). Ces deux chansons se placent dès le premier jour en tête du classement des meilleures ventes. Les Beatles sont suivis de près par le nouveau groupe de Paul McCartney, les « Dr. Germaine’s Wings », qui sortent également leur premier album 2 titres : Shiny Day et How do you split (chanson directement adressée aux Beatles, qui n’auraient que très peu goûté à la plaisanterie) ? La lutte s’annonce passionnante entre les deux groupes !

 

Interview de Simon (extrait)

 

The Times : Simon, les Beatles ne semblent pas vouloir céder leur place au sommet. Vos deux albums 2 titres sont au coude à coude avec un léger avantage pour les Beatles. Qu’en pensez-vous ?

Simon : Bien sûr. Les Beatles ont pour eux la notoriété. Nous devons quant à nous apprendre à connaître notre public. Nous rectifierons le tir avec notre prochain album.

The Times : Pour quand est-il prévu ? L’année prochaine ?

Simon : La semaine prochaine.

 

News of the World, 22 Novembre 1966.

Paul McCartney : Nous sommes actuellement en studio pour enregistrer notre premier album. Il sera prêt à la fin de la semaine. Les Beatles sont-ils capables de tenir le rythme ?  

 

John Lennon : Heu… C’est… C’est de la pure folie ! Mais… Hum… Nous sortirons également un album en fin de semaine… !

 

The Daily Mail, 27 Novembre 1966.

 

La lutte n’aura pas tenu ses promesses. Tandis que les Beatles n’ont pu faire mieux qu’un album 3 titres (The long and Winding Road, Wild Honey Pie, Goodnight), les Dr. Germaine Wing’s créent  l’événement avec un quadruple album d’anthologie : Sergent Pepper’s and the White Magical Road. Les 40 chansons que composent cet album viennent toutes se placer en tête des charts ! Du jamais vu en Angleterre ! Il s’agit sans aucun doute du meilleur album de toute l’histoire de la musique !

 

 The Times, 29 Novembre 1966.

 


Lâchés par leur label, leur manager et leurs fans, les Beatles ont choisi de splitter.

 

 Métallian, 29 Novembre 1966.

 

 

 

*****

And in the end…

 

 Simon, Florent, Pierre et Paul étaient occupés à lire la presse du matin, lorsque la sonnette de leur appartement londonien retentit.

 

- Je vais ouvrir, dit Paul.

 

 L’ex-Beatles ouvrit la porte. John Lennon lui faisait face, braquant un revolver dans sa direction.

 

- Tu sais Paul, je crois que je vais te descendre.

- Fais pas le con John, répondit Paul.

*****

 

John Lennon va-t-il descendre Paul McCartney ?

Jean oubliera t-il d’actionner le bouton de retour de la machine temporelle?

Belinor connaitra t-il le succès en tant que Pionnier du mouvement métal ?

 

Vous le saurez en lisant la suite du tome 391 des Dr. Germaine !


Ringo Starr : Peace & love ! Ne m’écrivez plus de mails ! Peace & love ! Plus de dédicaces à partir de maintenant ! Peace & love !

Pete Best : Ce livre est sympa mais je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas cité dans l’histoire. Je fais tout de même partie intégrante des Beatles !

Paul McCartney : Tout ce qui est raconté dans cette histoire est véridique. 

   



Parce qu'il est toujours bon de s'instruire, un petit lien sur la mort de Paul McCartney : http://www.yellow-sub.net/rubrique.php3?id_rubrique=559

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Commentaires
D
moi j'ai trouvé trés juste cette idée de monarchie au XXIème siècle!<br /> pas mal les premières pages de mag!
L
Avant tout, je dois avouer que je n'avais plus lu les aventures des Dr Germaine depuis le tome 347 (j'ai difficilement admis que Bélinor perde ses pouvoirs divins..) Mais ayant tout juste achevé la lecture du dernier opus, me voilà réconciliée avec l'auteur. <br /> On redécouvre ici du grand Felk avec du suspens,de l'action :<br /> "Pousse l’arbre !! Vite !!! s’écria Florent" <br /> des dialogues percutants : <br /> "- Tenez, voici l’adresse de ma villa londonienne. Vous ne pouvez pas refuser !<br /> - Eh bien je… commença Simon.<br /> - Huummppffffff… pffff… répondit Pierre.<br /> - Pffff… Pffff… Pffff… C'est-à-dire… que… ajouta Florent" <br /> ...Et surtout le personnage de Bélinor retrouve un role primordial dans cette saga, rôle que je ne dévoilerais pas ici pour ne pas gacher le plaisir du futur lecteur... <br /> Pour résumer en 3 mots : "Du gros bon"!!
G
Très très bon, cet épisode. De l'aventure, de l'amitié, de la pub pour les bagnoles et autres nocivités, des stars dépravées et des laissés-pour- compte, il ne manque rien.<br /> <br /> Bien sûr, aucun respect pour les droits d'auteur, car comme le disent les Dandy Warhols :<br /> "When Michael Jackson dies<br /> We're covering Blackbird"
P
wahou c'est bien énorme. mais bon ne fantasmons pas trop notre réussite future, nous n'avons pas besoin de mac cartney pour être des stars. <br /> j'ai senti venir la blague doliprane et maintenant j'ai envie d'essayer le lsd pour voir le pharaon qui demande des clopes c'est malin<br /> <br /> peace and love, peace and love
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