La croisade populaire

L’enthousiasme provoqué par le discours d’Urbain II fut énorme et l’annonce d’une croisade se répandit très vite. Le prédicateur le plus connu est Pierre l’ermite, qui voyageait de villes en villes pour demander aux populations de le suivre afin de libérer la ville sainte !

Ors, il y avait un problème. Le discours d’Urbain II avait

un sens politique, sa décision était mûrement réfléchie et voila que des foules d’hommes, de femmes, d’enfants (pour la grande majorité non formés au combat et aussi pas mal de brigands plus ou moins repentis) prennent la suite de Pierre l’ermite. Tout ce petit monde et se met alors en route vers Jérusalem, sans attendre la croisade officielle des barons ou un ordre d' UrbainII !

Le 12 avril 1096, 15 000 pèlerins débarquent à Cologne à la suite de Pierre. A chaque ville, tout le monde se demande si c’est Jérusalem (ils ne réalisent pas vraiment la distance à accomplir pour arriver à destination).

La croisade populaire traverse l’Allemagne, la Hongrie et enfin l’empire byzantin. L'erreur de Pierre fut de prendre avec lui un certain nombre de brigands, vagabonds en tout genre qui cherchaient là un moyen de se faire pardonner leurs fautes.

Ceux ci au contraire, craquent assez vite et leurs pulsions reviennent au galop. Ils saccagent Semlin en Hongrie et plus dangereux encore, Nisch en territoire Byzantin !!!

Les byzantins réagissent en massacrant plusieurs milliers de pèlerins et accompagnent le reste à Constantinople sous bonne garde !

Arrivé la bas, Pierre est accueillit par le facétieux Alexis Comnène. Ce dernier lui propose de ne pas traverser le Bosphore tout de suite et de camper sous les murs de la ville en attendant l’arrivée de la croisade officielle (il lui offre même un ravitaillement).

Mais, une fois de plus, les pèlerins décidemment bien turbulents ne peuvent s’empêcher de piller!

Alexis, passablement irrité et craignant pour la sécurité de la ville, les fait traverser en Asie et leur donne Kibotos pour attendre la croisade des nobles.

Cependant, ces braves pèlerins, trop impatients, profitent d’une absence de Pierre l’ermite pour marcher sur Nicée, la capitale Turque, le 21 octobre 1096.

Les malheureux furent écrabouillés-massacrées-accueillit à bras ouverts-décimés-annihilés (rayez la mention inutile) par l’armée turque. Sur 25 000 pèlerins, 3000 revinrent en vie dans le territoire byzantin.

Au final, la croisade populaire est un échec retentissant et Pierre l’ermite restera dans l’histoire comme un type incapable de gérer une horde de boulets.

La prochaine fois, nous parlerons de l'arrivée de la vraie croisade à Constantinople.